Le Cygne noir

Publié le par Marc

Le Cygne noir

Il y a quelques années, Nassim Nicholas Taleb a écrit un livre, « Le cygne noir » qui est devenu un bestseller mondial. Dans cet ouvrage, l’auteur aborde le thème de l’avenir et constate l'acharnement des hommes à essayer de prédire le futur en se référant au passé.
Dans son ouvrage, il appelle « cygne noir » un événement imprévisible qui a de faibles chances de se réaliser. C’est un « événement rare » en théorie des probabilités, mais s'il se réalise, il a des conséquences d'une portée considérable et exceptionnelle.
Le titre de l'ouvrage et de cette théorie est lié au fait que le monde occidental est parti du principe que tous les cygnes étaient blancs... jusqu'au jour où des scientifiques ont découvert des cygnes noirs en Australie ! Nassim Nicholas Taleb a appliqué sa théorie au monde de la finance, mais elle peut être aussi valable sur tout autre prévisionnel.

L’être humain a besoin de « verrouiller » l’avenir à la lumière du passé ou en signant des contrats de toute sorte. Certes, le passé et l’expérience sont utiles pour augurer de l’avenir, mais sûrement pas pour croire qu’on va le maîtriser. Quoi qu’on en dise, l’avenir est imprévisible. Nous vivons dans un chaos, peut-être très organisé, mais un chaos quand même. Ne croyons pas maîtriser l’avenir à grand renfort de statistique et de probabilités, surtout quand il s’agit de faire coller nos petits désirs à une réalité future.

Le Cygne noir

L’être humain déteste l’imprévu. En 1912, le philosophe Bertrand Russel, dans son ouvrage Problèmes de philosophie, s'est intéressé à trois questions essentielles pour l'homme:
1) D'où savons-nous ce que nous savons?
2) Est-ce que le passé peut nous permettre de prédire notre futur?
3) Pourquoi ne nous attendons-nous jamais à l'imprévu?
Sa réponse : « Un poulet qui reçoit des grains tous les jours considère qu'il recevra les mêmes grains les jours suivants. Au fil du temps, sa foi dans l'homme nourricier et bienfaiteur se fortifie. Rien, dans l'existence de ce poulet, ne lui indique qu'il sera un jour abattu ».

Tout cela pour dire que l’imprévu et le chaos sonnera toujours à notre porte et que nous aurons beau faire, nous ne maîtriserons jamais notre existence. Surtout en fondant nos prévisions sur des conditionnements faux tels que ce pauvre poulet précédemment cité. En relevant cela, il est intéressant de voir que les Orientaux n’ont pas la même façon de voir que nous Occidentaux. Pour eux, l’avenir ne doit pas être nécessairement maîtrisé de bout en bout.

À l’image de Lao Tseu, il faut savoir accepter les choses comme elles sont et vivre dans le Tao, c’est à dire, faire partie intégrante de la « roue » et non se battre sans cesse contre ce qui à nos yeux n’est pas acceptable.

L’univers chaotique dans lequel nous croyons vivre n’est peut-être pas si chaotique que cela.

Crédit photos : Pixabay

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