Ainsi soit-il

Publié le par Marc

Imaginons…

Notre mobile sonne. Nous hésitons à répondre, mais quand nous voyons le nom de notre correspondant affiché sur l’écran une angoisse nous étreint. Trois minutes plus tard, nous raccrochons. Notre mine est déconfite. Nous venons d’apprendre que notre banquier ne nous accordera pas notre prêt.

Notre première réaction est de pester contre tous les banquiers du monde et leurs petits copains : « Le monde de la finance est impitoyable ! On ne prête qu’aux riches ! Je déteste ces hommes et femmes qui gouvernent le monde. Ils ont le droit de plomber l’économie avec des produits toxiques, car ils savent que les états viendront toujours à leur secours. Et nous, petites gens, on a droit qu’aux miettes ! »

Après ces quelques instants de défoulement, nous revenons à plus de sérénité. Nous nous remémorons la joie et le moral au beau fixe que nous avions le matin. Nous mettons en pratique notre petite thérapie de l’observation et nous en remettons à la sagesse indienne. Du fin fond de notre esprit, Swamî Prajnampâd nous murmure : « Quelque chose est arrivé… Oui, c’est ainsi ». Simple, direct, rien à redire. Avant même que nous prenions ces mots pour du fatalisme mal placé et afin de nous assurer que nous avons bien compris, notre puits de mémoire fait remonter à la surface de notre conscience une autre citation du même homme, tout aussi déconcertante :

« Un évènement désagréable est arrivé ? Embrassez-le et prenez-en possession. Si un évènement vous déplaît, alors débarrassez-vous-en, et si cela n’est pas possible, acceptez-le, embrassez-le aussi. »

Elle est bien raide celle-là ! Mais derrière son petit côté naïf, cette phrase est d’une grande profondeur.

À peine avons-nous ingurgité cette vérité que Marc Aurèle se mêle à la discussion : « Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre. »

Et si le bonheur consistait en la simple capacité à accepter la réalité ? À la reconnaître vraiment et à l’absorber. Comme disait l’autre : « Si tu as un problème et qu’il existe une solution, pourquoi te faire du souci ? Et si tu as un problème et qu’il n’existe pas de solution, pourquoi t’en soucier ? »

Acceptons donc la réalité si elle ne peut être changée. Vivons consciemment tous les soubresauts qu’elle provoque en nous ; accueillons chaque émotion sous le regard bienveillant de l’observateur détaché qui est en nous. Cette simple reconnaissance apaisera notre esprit et restaurera le calme.

Acceptons que le monde n’ait parfois que faire de notre avis. Il tourne bien sans nous et se fiche de la dualité du « bien » ou « du pas bien ». Il est au-delà de tout jugement et de toute morale. Notre prêt n’a pas été accepté ? Amen. Ainsi soit-il de cette réalité qui s’offre à nous en ce moment même, quel que soit son visage. La vie est parfaite, complète, même si elle nous échappe parfois.

Crédit photo : Pixabay

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M
Désolé Marie, ainsi qu'à tous les lecteurs. Il y a eu effectivement un doublé dans l'article (erreur de copié-collé !) Je viens de régulariser tout ça. Merci pour votre remarque !
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M
Il y a une répétition à la fin de l'article ou je me trompe ? Sinon super, je partage ! Marie
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