La faute à qui ?

Publié le par Marc

La faute à qui ?

À quoi bon avancer si tout est de la faute aux autres ? A la crise, au président, au voisin, au collègue de bureau, au conjoint... À quoi bon se démener et faire preuve de vertu si l’homme est gangréné par ces maux terribles que sont l’égoïsme, l’avidité, la haine, l’intolérance ?
Lorsque l’on allume sa télévision, les journaux télévisés nous abondent de faits divers, de conflits locaux, nationaux, internationaux. Le problème est clairement identifié – l’homme est mauvais et la société est corrompue. Le bouc émissaire est tout trouvé, il s’agit de l’autre, toujours l’autre, même si de temps à autre l’on consent à bien vouloir régler nos propres comptes.

Voilà une occasion de se pencher sur le regard que l’on porte aux autres. Pourquoi chacune de nos observations sur nos semblables est entachée de jugements ? Pas si semblable ce « semblable »… Mais quand ce dernier ne fait pas l’objet de condamnation, c’est nous-mêmes que nous jugeons et condamnons, subissant les relents coupables de notre éducation judéo-chrétienne.
Pourquoi avons-nous tant besoin de nous différencier et de juger celui qui ne rentrerait pas dans notre cadre de référence ? Ne serait-ce pas justement parce que nous lui ressemblons trop ? Cette question est diablement dérangeante. L’autre serait notre miroir, reflétant les facettes les plus inavouées de notre personnalité et nous renvoyant à notre côté obscur que nous ne cessons de fuir.

La faute à qui ?

Si nous étions parfaitement en règle avec nous-mêmes, pourquoi serions-nous affectés par le comportement des autres ? Qui peut nuire à autrui si ce n’est en lui renvoyant quelque chose de déplaisant et qui le conforte dans cette image ? Si j’ai une image correcte de moi, personne ne peut l’altérer, pas même celui qui me traitera d’idiot ou de triple buse. Moralité : rien ne peut nous altérer lorsque l’on a un beau regard sur soi.
Il est clairement plus aisé de se décharger sur l’autre, de le juger, de le désavouer que de se prendre réellement en main. Pourtant, il nous incombe de prendre, nous et nous seuls, l’entière responsabilité de notre vie. De cesser de voir en l’autre l’ennemi, mais de le percevoir plutôt comme le miroir qui reflète chacune de nos contradictions. De laisser ce petit monde que nous avons laissé nous conditionner dans notre plus jeune âge et tenter enfin, adulte, de raisonner librement. De comprendre que nous sommes les créateurs de notre vie et les seuls architectes de nos joies et de nos peines.
Choisissons enfin d’être responsable de nos actes et de la moindre de nos pensées, car n’oublions pas que lorsque l’on pointe un doigt vers l’autre, trois doigts pointent vers soi.

Crédit photo : Pixabay

Publié dans Conscience

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